Pouilly a subi le sort d’un village en périphérie d’une ville fortifiée. La cité messine fut toujours florissante. Elle était administrée de façon démocratique par les bourgeois ou échevins sous la tutelle de l’évêque de Metz. Bien protégée entre Moselle, Seille et remparts, cette gestion engendrait prospérité et richesse et aussi convoitise de tous les gens armés de France, de l’Empire Autrichien, de Lorraine et d’Espagne.
Histoire d’un nom, d'un blason.
Pouilly puiserait ses origines de deux éléments bien connus des étymologistes, le patronyme d’un chef germain appelé ici “Paullius” et le suffixe d’appartenance latin “-acum’. Apparu pour la première fois dans les écrits sous la dénomination “Poelli” en 1177, le village connut de multiples changements dans son appellation. Cependant, à ces époques reculées, les règles orthographiques étaient loin d’être figées, ce qui engendrait bien souvent des transcriptions hasardeuses. En effet, bon nombre de documents enregistrèrent diverses appellations comme : “Powelly”en 1188, “Poulliet” en 1199, “Pouillet” en 1199, “Poillet” en 1275, “Powilley” en1307 ou encore “Pauvilley-devant-Metz” en 1490, référence à la situation géographique de la commune. En 1544, plusieurs graphies furent utilisées en même temps (“Paulley”, “Pawilleyum”, “Pauly”) mais une seule “Pouilly” préfigurait celle qui intervint à l’aube de l’annexion. Or, les Prussiens qui s’étaient rendus maîtres de la région décidèrent de germaniser l’appellation en “Pulligen”. Une situation analogue se produisit en 1940 mais fort heureusement, les choses rentrèrent dans l’ordre à la libération.
Le blason représente un aigle noir sur fond jaune, barré d’une bande rouge chargée de trois roses blanches. Ce sont les armes de la famille Paillat, seigneurs du lieu au Moyen-Âge, faisant partie des paraiges (lignages) de Metz.
Histoire locale de Pouilly.
Pouilly est un village du pays messin sur le Seille à 7 km de Metz sud et à 200 m d’altitude. Superficie : 511 ha. Population : 685 habitants (en 2006), 668 habitants (en 2011). On y construit une petite chapelle datant du 11ème siècle qui fut détruite plus tard. On y reconstruisit une autre église au 13ème siècle qui subsiste aujourd’hui après agrandissements et remaniements. Pouilly fut un grand centre de la chrétienté du pays. Les évêques de Metz exerçaient eux-mêmes la haute justice et les droits souverains. Les abbayes St Symphorien et Ste Glossinde percevaient la dîme, partie des récoltes des villageois qui donnaient également une part au curé. Deux grands nobles furent souverains à Pouilly : c’étaient deux familles dont les TINCEAUX qui avaient d’ailleurs fait construire l’église accolée aux châteaux et qui la considéraient comme l’église de la noblesse (voir aux transepts, meurtrières). En 1324, la guerre des 4 seigneurs ; comme Metz était libre, 4 puissants l’attaquèrent et détruisirent Pouilly et les villages voisins. En 1429 et 1440, Pouilly connaît d’autres invasions et attaques.
Les 16ème et 17ème siècles - De la révolution à nos jours
Dès le 11ème siècle, s’installent à Pouilly des corporations, dont la corporation des arbalétriers qui produisit ses armes jusqu’au 17ème siècle. Puis, les deux châteaux qui subirent les invasions successives, furent reconstruits (châteaux subsistant de nos jours) : – le château PUHL, assez récent, garde une porte à bossages du 17ème siècle. – le château GEORGES, remanié avec de belles fenêtres “Renaissance”. L’état civil fut institué en 1650, la mairie construite en 1880. Pendant la seconde guerre mondiale, Pouilly fut le théâtre de batailles pour la résistance du village. La population fut expulsé en 1940 en Haute-Vienne, ce qui explique la présence de la “Rue du Limousin” à Pouilly et dans les villages voisins. Dans les années 1970, Pouilly tripla de grandeur et de population dû à la constructions de nombreux lotissements.
Pouilly au moyen-âge - Les corporations
Au moyen-âge, les marchands rencontrèrent des difficultés de transports, d’argent (pas assez de charrettes, de moyens de vitesse) et formèrent les hanses. Les artisans s’associèrent pour avoir une production plus grande et formèrent des petites compagnies : les confréries ou corporations. Dès le 11ème siècle, le village de Pouilly possédait son archiconfrérie. C’était une corporation d’artisans “arbalétriers” ; l’arme la plus dangereuse de l’époque. L’arbalète était formée d’un arc et d’une flèche pressée qu’on faisait vibrer et qui pouvait déchirer un corps entier. Cet artisanat militaire se déroulait au château GEORGES et on en a retrouvé les armoiries frappées sur un médaillon d’ivoire. L’archiconfrérie d’arbalétriers de Pouilly déclina au 17ème siècle et la production cessa. Nota : Cela explique la présence d’une “Rue des Arbalétriers” derrière le château GEORGES.
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Dernière mise à jour le 15.06.2023